lundi 17 décembre 2007

Autonomie, vite!

Les marchés de Noël se sont installés dans nos villes alsaciennes. Les meilleurs prévisions nous promettent la venue de plus de deux millions de touristes pour la période de décembre qui est devenu le meilleur mois pour le tourisme en Alsace. Les élus, les professionnels se frottent les mains. Cette année sera en plus booster par l’arrivée du TGV. Tout semble donc aller pour le mieux dans notre beau pays. Malheureusement en prenant la peine de dépasser l’euphorie ambiante, une toute autre vision des choses apparaît qui pourrait bien dans les mois et les années qui viennent prendre l’allure de lendemains qui déchantent. Le sapin enguirlandé ne doit pas cacher la forêt. En effet l’Alsace est au centre de grands bouleversements à la fois économiques, géopolitiques et identitaires. La vrai question est de savoir si notre pays, 's Elsàss, a bien pris la mesure des enjeux pour l’avenir.

Le TGV EST est en cela symptomatique du problème alsacien. Les élus ont des têtes tellement réjouies par ce TGV qu’on en oublierait presque que nous sommes la dernière région française à en profiter, pour la capital européenne que Strasbourg prétend incarner il n’y a pas de quoi être fier. Cette ligne est la seule financée en grande partie par les collectivités locales et quand on sait que le prochain TGV au Maroc sera financé pour moitié soit 4,5 milliards d’euros (!!) par la France on ne peut pas s’empêcher de se poser des questions sur les priorités françaises. Comble de l’ironie l’Alsace a financé une LGV qui s’arrête en Moselle!). Le ridicule ne tue pas encore, c’est une chance.
La deuxième phase du TGV Est débutera en 2010. L'objectif étant de relier Paris à Strasbourg en 1h50 à l'horizon 2014 contre 2h20 actuellement. Au printemps dernier, RFF, le propriétaire du réseau, avait pourtant avancer la date de 2009. Cette 2ème phase devra équiper d'une ligne à grande vitesse le tronçon Baudrecourt (Moselle)-Vendenheim. Le TGV EST aura alors atteint pleinement son objectif et l’axe ferroviaire à grande vitesse France-Allemagne sera achevé et le réaménagement de la gare et du pont ferroviaire de Kehl devrait être achever en 2010. Ouf...Mais pour l’heure les financements ne sont toujours pas bouclés.
Cette situation est scandaleuse mais bizarrement aucune voix ne s’est élevée en Alsace. À croire que nos élus n’ont rien compris aux enjeux vitaux pour notre Heimet. Visiblement cette affaire du TGV a été prise par le mauvais bout. Au lieu de défendre en priorité notre ancrage rhénan et notre place stratégique à la pointe occidentale de la Mitteleuropa, les élus se sont vendus à une conception purement française et parisienne des transports. Une fois de plus les intérêts vitaux de l’Alsace ont été bradé au profit d’une servilité aveugle au concept jacobin. Le résultat n’est pas glorieux, il est même honteux au regard des incroyables années de retard et du manque de vision européenne au départ du projet. Au lieu d’être dans un rôle d’éclaireur et de courageusement défendre l’impérieuse nécessité d’ouvrir les transports à l’Europe, les politiques alsaciens se sont contentés de faire les suiveurs de la politique française. Cela seul démontre leur nullité sans nom.
Mais au delà du TGV, quand on se place dans une perspective géopolitique européenne sur l’axe rhénan, la vraie situation de l’Alsace est révélé au grand jour. Dans le cadre français il est courant de rappeler que nous sommes une région riche (de moins en moins) et dynamique mais quand on se compare à nos voisins de Frankfurt à Zürich en passant par Basel et Stuttgart on se rend vite compte des insuffisances et des énormes faiblesses économiques, en infrastructures de transports et institutionnelles de l’Alsace et c’est encore plus criant pour Strasbourg. Il n’y a guère que le tourisme et la gastronomie pour sauver les meubles. Maigre consolation. Il faut se rendre à l’évidence sur cette axe rhénan nous sommes des nains. Comment changer le cours des choses ?

Pour commencer-et c’est la condition sine qua non pour changer de cap-il faut impérativement s’attaquer au cadre institutionnel. Il y a trop de centre de décisions en Alsace (sans compter ceux à Paris), il faut tout recentrer dans une stratégie rhénane et européenne. Il faut qu’un pouvoir fort qui pilote l’Alsace, bien plus que le Conseil Régional, mais un parlement et une administration alsacienne avec de réels pouvoirs et des moyens accrus, pour au minimum se mettre au niveau de nos voisins. C’est fondamental, mais dans la République française c’est de la science-fiction. Et pourtant il faut que cela change, il en va de notre avenir. Sans ce changement radical rien ne pourra être entrepris avec efficacité pour rivaliser avec nos frères suisses et allemands et ainsi prendre notre place naturel dans la monde rhénan au lieu d’être, comme aujourd’hui, à la traine des autres.
Quand nous voyons l’Alsace aux mains des politiciens vendus aux partis parisiens, cette classe politique minable et servile n’ayant aucune vision politique pour notre Heimet. Depuis trop longtemps leur préoccupation première est de chercher l’investiture des partis républicains, ne rêvant que de postes ministériels ou de misérables strapontins dans les assemblées républicaines. C’est leurs seules ambitions et le malheur pour notre peuple. Notre pays nous fait mal.
Pour ces raisons nous demandons impérativement l’autonomie totale de l’Alsace. Cela n’a rien à voir avec un délire politique rétrograde dont nos adversaires aimeraient enfermer nos revendications. Au contraire notre démarche est très moderne et la seule susceptible de donner à notre Alsace les armes économiques, financière, institutionnelles, culturelles et identitaires pour tenir son rang en Europe et de se préserver au maximum des effets de la globalisation et de la mondialisation. Les alsaciens doivent comprendre que nous traînons la France comme un boulet, un poids mort de plus en plus lourd et insupportable qui nous empêche d’être qui nous sommes, où nous sommes. Oublions donc Paris avec l’espoir fou que Paris nous oublie un jour.
Derrière le Noël Alsacien qui décors joliment notre Heimet et malgré le caractère mercantile qui dénature cette période importante pour les tous les alsaciens, nous voulons pousser un cri de révolte qui nous l’espérons de tout notre cœur sera demain un cri d’espérance et de liberté pour notre elsässer Volk.

Freies Elsass!

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