mercredi 11 juin 2008

L'Oradour suisse

Les Bockel, Nisand, Schneider sont en visite solennelle à Oradour-sur-Glane, lieu d'un drame de «dimension universelle» et objet d'un débat quasi-viscéral entre Alsace et Limousin. Certes, le geste est fort et appréciable. Mais iront-ils jusqu'à condamner-si ce n'est plus évoquer-le massacre de la population du canton suisse de Nidwald/Nidwalden commis le 9 septembre 1798 durant la Campagne d'Helvétie par les troupes françaises alors commandées par le général Schauenburg (d'origine alsacienne)? Assurément non, notre belle Marianne se garde bien de mettre au jour certaines pages noires de son Histoire et on la comprend!

C'est pourquoi nous pensons qu'il ne doit pas y avoir de mémoire sélective du crime, encore moins de course à l'idolâtrie. Souvenons nous donc un court instant de la Vendée, Guernika, Nidwalden, Türkheim et de tant d'autres. Si transmission de l'Histoire, pas d'oubli!

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Extrait de Histoire de la confédération helvétique: Massacre de Nidwald
Geschichte der schweizerischen Eidgenossenschaft: Überfall in Nidwalden


Die (französischen) Sieger begingen unerhörte Grausamkeiten und Grauel. Sie erwürgten die Kranken, durchbohrten Töchter und Frauen mit den Bajonneten, nachdem sie dieselben entehrt hatten; sie spießten Säuglinge und warfen andere in die Glut des Brandes, welcher Häuser und Dörfer verzehrte; 414 Personen, unter denen 130 Frauen, Töchter und Kinder, kamen an diesem Schreckenstage um. Der Anblick dieser unglücklichen, mit Mut und Trümmern bedeckten Landschaft preßte selbst Schauenburg schmerzliche Klagen aus. Er theilte das Brod der Soldaten mit den die furchtbaren Scenen Ueberlebenden.

Les vainqueurs (français) se souillèrent par des cruautés et des abominations inouïes. Ils égorgèrent les malades, percèrent de leurs baïonnettes des filles et des femmes après les avoir outragées; ils égorgèrent des enfants à la mamelle et en jetèrent d'autres dans le brasier de l'incendie qui dévorait maisons et villages; 414 personnes, parmi lesquelles 130 femmes, filles et enfants, périrent dans cette affreuse journée. L'aspect de ce malheureux pays, couvert de sang et de décombres, arracha des pleurs de pitié à Schauenbourg lui-même. Il partagea le pain des soldats avec les survivants de ces scènes cruelles.

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