mercredi 1 octobre 2008

Fusion départements/Région: une Alsace au rabais

Nos élus alsaciens (majoritairement UMP) ont applaudi et certains de nos concitoyens semblent s'enthousiasmer un peu trop vite suite à l'annonce du gouvernement d'une probable fusion départements/région qui se traduirait, à titre expérimental, par la création d'une assemblée unique, le Conseil d'Alsace. Rappelons que cette entité territoriale unique et historique est plébicitée par plus 90% des Alsaciens (sondage DNA 2007). Or il apparaît, sous couvert de décentralisation -en France de 2008, on ne parle ni de fédéralisme encore moins d'autonomie- que cette fusion sauce Sarkozy n'accordera pas plus de plus de pouvoir à l'Alsace. Il s'agit d'un plan orchestré par Paris et servant uniquement les intérêts de Paris! Pire, c'est bien une "départementalisation des régions" qui risque de voir le jour. Les propos de JF. Copé, prez' des parlementaires UMP, sont assez éloquents:

"Parmi les pistes, il y en a une qui pourrait être intéressante à creuser, c'est celle qui consiste à imaginer qu'on ait une seule collectivité et que celle-ci soit composée d'élus ayant une assise territoriale, un peu sur la base des conseils généraux (actuels), mais avec des cantons dont la circonscription serait plus grande"

Tangotänzer ou comment avancer d'un pas pour reculer de deux! En perspective, redéfinition du système électoral -exit les conseillers régionaux-, découpage des circonscriptions, "transfert de compétences" couteuses de l'Etat à la Région et une Alsace départementalisée qui s'intègrerait parfaitement dans un bidule nommé Région Grand Est, un vieux mythe jacobin. Alors, heureux? Vous l'avez voulu cette fusion, la voilà! Circulez, y'a rien à voir!

Cependant le problème de fond n'est pas la fusion (on peut lui donner le nom et le contenu que l'on veut bien lui donner) mais bien la relation qu'entretient l'Etat français avec ses Provinces qui est, on le sait, loin d'être saine et productive. L'Etat français actuel à besoin des régions soumises pour assoir son pouvoir. C'est la condition sine qua non de sa survie. Et qu'importe que les systèmes politiques en Allemagne, en Suisse ou en Italie soient plus performants et plus démocratiques. Tel un rappel à l'ordre face aux tentations régionalistes (zelleriennes?) et qui résonne comme un terrible aveu, l'actuelle ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie déclarait au Congrès des Régions de France (à Strasbourg!): "Je ne crois pas qu'on puisse passer d'un modèle jacobin à un fédéralisme qui n'est pas notre identité". Alors qui peut encore croire à une (r)évolution politique et institutionnelle de la France? Vous, peut-être. Nous NON car nous savons à qui nous avons à faire en face!

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